Prenons en exemple quelques vitamines :
 
 
 
La vitamine E, prescrite chez un sujet normal, ne protège contre rien et surtout pas contre les complications cardio-vasculaires comme l'évoquaient les médecins espagnols en 1990. Des études contrôlées ont montré qu'il n’y avait aucun effet.

 

Il en a été de même pour la vitamine C qu'un prix Nobel de chimie en 1970 conseillait contre le vieillissement ! Ce serait trop simple. Retenons en effet que les vitamines agissent à doses infinitésimales et, données à forte doses, sont éliminées par voies biliaires et donc dans le tube digestif et les selles, donc perdues.
 
 
 
En revanche, et c'est pourquoi cet article est écrit, deux vitamines peuvent être dangereuses à fortes doses : les vitamines A et la D que l’on trouve dans les suppléments vitaminiques et c’est cela qui peut être dangereux.
 
 
 
La vitamine A agit dans le fonctionnement de la rétine. Si elle est en manque (ce qui est très rare), elle peut donner des troubles de la vision, des troubles nerveux. Les dermatologues donnent des dérivés de la vitamine A dans le traitement de l'acné mais de façon prudente car elle peut provoquer des troubles : sécheresse de la peau, augmentation du cholestérol, des triglycérides, des transaminases et même en grande quantité des cirrhoses du foie.
 
 
 
Quant à la vitamine D (seule vitamine qui peut faire défaut dans l'alimentation), on la fabrique en s'exposant au soleil (une heure sur la plage vous suffit pour 4 semaines). En excès, elle fait absorber le calcium au niveau du tube digestif que l'on retrouve dans les urines, ce qui, à fortes doses, peut provoquer des calculs rénaux. Chez les sujets âgés, un excès, censé protéger les os, peut avoir l'effet inverse : les déminéraliser.
 
 
 
Les vitamines ont une très bonne aura, leur nom est vivifiant, alors qu'il n'y a pas de problème de carence dans toute population à alimentation normale. D'ailleurs tous les aliments, surtout ceux qu’on appelle les compléments alimentaires, sont supplémentés en vitamines pour rien.
 
Pour être en bonne santé, mangez donc lentement, assis, 3 à 4 fois par jour au moins, "de tout" ( fruits, légumes, viandes, poissons, pain ...).
 
 
 
Pour les hémochromatosiques, c'est pareil, il n'y a aucun régime. Buvez de temps en temps du thé, raisonnablement du vin (2 verres par jour, si vous n'avez pas de lésions hépatiques) et surtout, avant chaque saignée, prenez un bon repas, faites-les l’après-midi, jamais à jeun et buvez une quantité de liquide équivalent au volume de sang retiré.
 
          
Pr Henri MICHEL
Bulletin bimestriel AHF n° 78 - Janvier-Février 2005